Une Histoire

Une Histoire à l'image de son fondateur :

"Je ne prétend pas être l'auteur de cette science qu'est l'ostéopathie. Ses lois n'ont pas été formulées par une main humaine. Je ne réclame d'autre honneur que de l'avoir découverte." (Autobiographie, p302 )

L’ostéopathie est apparue au XIXe siècle, sous l’impulsion d’Andrew Taylor STILL (1828 – 1917). Ses concepts novateurs sont imprégnés par l’histoire même de son fondateur.

Pionnier de l’ouest américain, il a grandi au contact d’une nature sauvage en suivant son père, médecin et pasteur méthodiste dans les communautés indiennes Schawnees.
En 1851, une fois ses études de médecine achevées, il a aidé les colons installés dans les espaces vierges du territoire américain. Son bref engagement politique en tant que député anti-esclavagiste a été interrompu par la guerre de sécession durant laquelle, il a opéré en tant que médecin chirurgien.

La perte prématurée de sa femme et de ses enfants d’une méningite en 1865, et l’absence d'une réponse adaptée de la médecine traditionnelle qu'il pratiquait à l'époque, l’a amené à envisager des méthodes de soins naturels, tournées vers l’écoute du corps et la connaissance de l’anatomie.

"Ma science ou ma découverte naquit au Kansas à l'issue de multiples essais, réalisés à la frontière, alors que je combattais les idées pro-esclavagistes, les serpents et les blaireaux puis, plus tard, tout au long de la guerre de Sécession et jusqu'au 22 juin 1874. Comme l'éclat d'un soleil, une vérité frappa mon esprit : par l'étude, la recherche et l'observation, j'approchai graduellement une science qui serait un grand bienfait pour le monde."  (Autobiographie, 1998, p. p.73-74)

En 1878, STILL s'est installé à Kirksville et a exercé l'ostéopathie de manière itinérante dans Le Missouri. Peu à peu, il a étoffé son art au contact de populations rurales dont les ressources et l'isolement les poussaient naturellement vers la pratique simple et efficace de Still. Très vite, il a acquit une renommée qui a dépassé les limites des états du Missouri et du Kansas. En traitant avec succès de nombreuses maladies parfois mortelles à l'époque sans avoir recours à aucun agent extérieur, il a pris conscience alors du potentiel de son invention.
Ne suffisant pas à la tâche, il a voulu transmettre en premier lieu son savoir de cette jeune médecine à sa famille et ses enfants. Ce nouvel élan lui a permis de mettre en partie fin aux attaques dont l'ostéopathie était la cible en démontrant que elle est un art transmissible et pas le fruit d'un don surnaturel.

En 1892, pour pouvoir répondre à l’affluence de patients, il a fondé à Kirksville la première clinique et école d’ostéopathie : l'American School of Osteopathy (ASO).
Les élèves de STILL ont perpétué ses recherches en appliquant sa philosophie et ses techniques universelles dans l'ensemble des systèmes corporels.
William Garner SUTHERLAND est emblématique des pionniers de cette jeune science ostéopathique. Il a mis à jour les mécanismes respiratoires primaires, les mouvements des os crâniens et initia, à la fin de sa vie, le mouvement biodynamique.

Pour perpétuer le développement de tous les aspects de sa médecine, STILL s'est retiré progressivement de l'enseignement pour mettre par écrit les connaissances qu'il accumula au cours de sa vie. Il publie quatre livres entres les années 1897 et 1910.

Fidèle à STILL, le doyen du premier collège ostéopathique A.G. HILDRETH est à l'origine des premières lois légalisant la profession.

Le fondateur s'est éteint en 1917 après avoir laissé derrière lui un nouveau champ d'exploration pour découvrir l'incroyable génie du vivant.
L'ostéopathie est finalement reconnue en 1930 aux États-Unis après une lutte ininterrompue depuis sa création. Au début du XXe siècle, grâce au soutien de l'opinion publique et l'intervention de Théodore ROOSEVELT l'ostéopathie se répand à travers le pays mais il faut attendre les années 1970 pour qu'elle soit intégrée comme un corps médical à part entière, conférant aux praticiens le titre de Docteur, à l’instar des médecins et chirurgiens.

En Europe, la première école a été ouverte en 1917 en Angleterre par un élève du Docteur STILL John Martin LITTLEJOHN, puis l’ostéopathie s’est répandue sur le continent européen à partir de la seconde guerre mondiale.

En France, l’ostéopathie a été introduite par les Docteurs MANN et MOUTIN qui publièrent en 1913 un livre en accord avec STILL et son élève RIGGS, intitulé Manuel d’Ostéopathie pratiqueMais ce manuel pratique n’eut que très peu de retentissement et le développement de cette nouvelle discipline fut d’abord confidentiel et fut stoppé par l'arrivée de la première guerre mondiale.
Puis, le docteur LAVEZZARI, formé par le Docteur GAIR, ostéopathe américain, élève direct du Docteur A.T STILL tente de relancer l’ostéopathie en 1925, mais sans grand succès.

Il faut attendre la première moitié du XXe siècle, jusqu'à la création en 1950 par Paul GENY de l'Ecole Française d'Ostéopathie (EFO) pour que l'ostéopathie prennent son essor en France.
Après plusieurs projets de loi qui n’aboutiront pas, la profession est légalement consacrée par la loi du 4 mars 2002 relative à l’amélioration du système de santé et aux droits des malades.
Ce n'est que le 27 mars 2007, après plusieurs manifestations de la profession et un recours en Conseil d'État, que les décrets paraissent au Journal officiel. Les ostéopathes auront maintenant une pratique réglementée et pourront être consultés en première intention.

Avec la création de nombreuses écoles, d'un registre d'ostéopathe et de syndicats, la profession s'organise. Les recherches incessantes menées par les écoles et les cliniques ainsi que de nombreux ostéopathes comme Jean-Pierre BARRAL permet à l'ostéopathie de sortir de la marginalité en France et de l'inscrire dans le système de Santé. Parallèlement, la profession étoffe ses concepts notamment grâce à la traduction en français de nombreux ouvrages d'Andrew T. STILL et de Rollin BECKER par Pierre TRICOT. Sa synthèse des principes fondateurs et un abord simple de l'art thérapeutique lui ont permis de conceptualiser une méthodologie appelée « l'approche tissulaire ».

Il est à noter que l'émergence tardive de l'ostéopathie en France s'est appuyée sur le regain pour les méthodes de soins dites plus naturelles. Ces méthodes qu'elles soient millénaires (magnétisme, reboûtement, médecine traditionnelle chinoise, ayurvéda, naturopathie...) ou qu'elles soient récentes (ostéopathie, homéopathie, hypnothérapie, médecine quantique, sophrologie, réflexologie) se développent aujourd'hui sur des bases qui ont une assise plus reconnue par le monde scientifique, notamment grâce aux travaux sur le biomagnétisme humain (effet Kirlian, système MORA, PHYSIOSCAN, caméra GDV) et grâce aux avancées de la physique quantique. Le retour positif des patients, tant en terme de résultats que d'innocuité des techniques utilisées a permis à l'ostéopathie de se développer petit à petit pour atteindre environ 20 millions de consultations par an. 
Malgré certaines attaques de la part du corps médical, il est important de noter que l'assurance en responsabilité civile et professionnel nécessaire à l'exercice de l'ostéopathie se situe autour des 300 euros par an, prouvant de ce fait que l'ostéopathie est sûr.

Bien que l'ostéopathie soit restée en marge du système scientifique, cela lui a permis de rester très riche et de perpétuer dans ses différents aspects en se mesurant à la pratique libérale et en se rapprochant d'autres thérapies et surtout en perpétuant l'esprit original des fondateurs. Elle est restée multidirectionnelle aussi bien de ses principes philosophiques que dans sa pratique.

Enfin, pour résumer, nous pourrons citer Dr Andrew T. STILL qui exprime la diversité du monde ostéopathique :
"Nous croyons que notre maison thérapeutique est tout juste assez grande pour l’ostéopathie et que lorsque d’autres méthodes y pénètrent, autant d’ostéopathie doit en sortir."
(Ostéopathie, recherche et pratique,2001 p. 23)